dimanche 22 juin 2008

Brèves début d'été juin08

5 muscles pour sourire et 17 pour faire la G... vraiment ?

Nous avons tous lu ( et peut-être répété...) qu'"il faut X muscles pour faire la gueule et seulement Y pour sourire (exemple) ; avec X plus grand que Y ... alors pourquoi se fatiguer ?" Selon une étude récente, il n'y a pas de fondement sérieux à ces chiffres, mais surtout le nombre de muscles impliqués ne serait pas le même chez tous !
Une équipe menée par Bridget Waller de la Portsmouth University a disséqué très soigneusement 18 cadavres (Caucasiens) ont trouvé qu'ils avaient tous un jeu de 5 muscles de base qui contrôlent les 6 expression communes à tous les humains : colère, joie, surprise, peur, tristesse et dégoût. Mais il y a 11 muscles supplémentaires qui varient chez chacun : ils ne sont pas présents chez tous ni forcément symétriques ales que les 5 de base sont toujours symétriques. Ainsi les expressions de base sont nuancées de manière différente chez chacun et l'expressivité du visage varie d'une personne à l'autre,
Source : nature News 17VI08 Punchstock
Finalement nous utilisons probablement tous nos 5 muscles de base et les combinons avec d'autres parmi les 11 pour exprimer avec finesse nos émotions chacun à notre façon.Une autre étude (cf NatureNews de Anisa Abid) suggérait que la façon sourire était héritable. Il est tentant de faire un lien entre c es 2 études et de penser que les muscles hérités expliqueraient les particularités du sourire... Peut-être !En science les connaissances sont toujours des hypothèses ... References

****************************Les excités plus susceptibles à la coke ?
Source ; ScienNow Credit: Visuals Unlimited/Corbis; Jupiter Images
On avait déjà mis en évidence un lien entre l'impulsivité, la recherche de sensations fortes et l'addiction notamment à la cocaine, mais la question de savoir si ces facteurs étaient des causes ou des effets et éventuellement lequel causait l'autre est encore débattue (Corrélation n'est pas causalité ...). C'est qu'une fois les cocainomanes repérés comme tels il est difficile de mesurer de manière sérieuse s'ils étaient impulsifs avant.Une pierre de plus à ce débat est apportée par une étude de David Belin et Barry Everitt, (University of Cambridge U.K) Chez le rat, ils ont repéré chez les rats les individus les plus impulsifs (ils vont tout de suite appuyer les boutons sans sollicitations, etc), et ceux à la recherche de sensations nouvelles (ils explorent immédiatement une cage nouvelle et reniflent tout alors que les autres attendent de se sentir à l'aise). Ils les ont soumis a un dispositif qui leur injecte de la cocaine directement dans le cerveau. Ils ont pu mettre en évidence que les individus les plus impulsifs plutôt que ceux à la recherche de sensations nouvelles succombaient à l'addiction : ils n'arrivaient pas à s'arrêter d'actionner la drogue même au prix de désagréments (petites secousses électriques). Un des critères de l'addiction selon (Goodman 1990) est qu'on poursuit la drogue" malgré l'aggravation des problèmes sociaux et en dépit de la connaissance des conséquences négatives." source

Références


Ceux qui n'entendent pas les "fausses notes " les détectent quand même ?
Les gens qui n'ont vraiment pas l'oreille musicale (4% aux USA sont tune-deaf) sont en fait incapables d'organiser les sons en une mélodie compréhensible qui fasse sens. Cette particularité est fortement héritable. Une étude récente d' Allen Braun et al. au U.S. National Institute on Deafness and Other Communication Disorders in Bethesda, Maryland suggère qu'en fait leur cerveau détecte les fausses notes, mais qu'ils n'en sont pas conscients.Source ScienceNow

Des mesures par électorencéphalogramme (et non IRMf parce qu'il s'agit de discerner des temps très rapides) montrent que certains signaux électriques ERP (en particulier le P300) révèlent une détection effective des dissonances même si la personne ne le sait pas.

Une belle animation QuickTime des activations du cerveau peut être fascinante pour susciter pas mal de questions chez les élèves. Liens
  • Une fascinante animation des zones qui s'activent successivement dans le cerveau
  • Un test pour déterminer si on a l'oreille musicale
  • Une série d'articles sur les fondements neurologiques de la musique (ici et ici notamment)
Références
  • Richards, Fayana (2008). Blame That Tune ScienceNOW Daily News 11 June 2008Allen Braun et al. (2008) Tune Deafness: Processing Melodic Errors Outside of Conscious Awareness as Reflected by Components of the Auditory ERP. PLoS ONE 3(6): e2349. doi:10.1371/journal.pone.0002349

La sérotonine aide à rester zen


Source Nature news Punchstock

Selon une étude récente (Crockett, M. et al., 2008), savoir rester zen quand on est l'objet d'une injustice dépend de la sérotonine dans notre cerveau.Lorsque les sujets subissaient une grave injustice, ceux à qui on avait donné un produit réduisant leur sérotonine réagissaient plus aggressivement et moins rationnellement et restaient moins zen.Ainsi le rôle de la sérotonine pour réagir calmement et raisonnablement plutôt que s'énerver est confirmé.Le rôle de cette petite molécule dérivée de l'acide aminé Tryptophane (5-hydroxy-tryptamine (5-HT)) dans les émotions est connu depuis longtemps: Certains antidépresseurs augmentent son taux (inhibiteurs de la recapture).Un chapitre du Purves met bien en perspective la sérotonine et les troubles émotionnels : Affective Disorders. et surtout Biogenic Amine Neurotransmitters and Psychiatric Disorders
Références


Les autocollants sur la voiture seraient un indice d'agressivité au volant ?
Visions of America, LLC / Alamy

Dans une news récente Kaplan, Matt ( 2008). (Bumper stickers reveal link to road rage) rapporte une étude de William Szlemko aet al. au Colorado State University in Fort Collins. Ils ont trouvé que les conducteurs dont la voiture affichait plus de marqueurs de territorialité (diverses personnalisations notamment les autocollants) avaient 16% de chances de plus que la moyenne de s'énerver au volant (Road rage : dépassements extrêmes, queue de poisson, appels de phares, agression verbales etc). Le lien entre ce type de comportements et les accidents est connue depuis longtemps.Le nombre d'autocollants ou d'autres marqueurs de territorialité est le meilleur prédicteur d'une conduite agressive qu'ils ont pu trouver.

References

jeudi 12 juin 2008

Bio-reviews : ce que vous en avez pensé...

Les bio-review en sont à leur 62ème publication depuis un an et demi, elles sont soutenues par le DIP depuis septembre passé, sur mandat des PG de biologie du PO dans le cadre d'autres projets Uni-PO.

Les objectifs
Rendre la recherche plus accessible, faciliter son usage en classe, rendre les sciences et leur image plus vivante, plus personnelle et l'université plus proche aux maitres comme aux élèves.

Un tremplin vers la recherche et la science en mouvement
Elles veulent être une ouverture sur la littérature scientifique et la dynamique de la science en mouvement pour les enseignants de Bio. Elles les aident à se tenir au courant en sélectionnant, en mettant en relation des articles et en facilitant leur accès pour aider chacun à prendre la mesure des changements de notre discipline. Elles ne cherchent pas à se substituer au travail de maintien à jour de chacun, ni aux réflexions pédagogiques et mais à faciliter le travail d'exploration et de mise en perspective. (Elles s'appelleront d'ailleurs bio-tremplins pour traduire mieux leur rôle...)
En mettant en évidence de recherches récentes à l'UniGe : elles renforcent une image dynamique de la science, permettent de personnaliser la science auprès des jeunes, contribuent à rendre dynamique le lien Uni-PO et donnent une image positive de l'UniGe

Un Blog pour les retrouver
Un blog les capitalise, et les rend accessibles dans la durée avec les liens vers les publications et la bibliothèque d'articles sélectionnés intranet.

Questionnaire aux usagers
Vous avez été nombreux à répondre a ce questionnaire (43) dont 29 enseignants du PO ou CO Genevois (Ca doit faire de l'ordre du quart de tous ces enseignants et les 2/3 des abonnés)

Synthèse expresse

Les bio-review sont bien lues, considérées comme franchement utiles, perçues comme une formation continue, sont exploitées parfois en classe, mais plutôt dans le travail back-office du maître.
L'équilibre longueur / précision paraît adapté.
Les répondants disent qu'elles stimulent leur curiosité, qu'elles donnent du recul sur l'évolution de la discipline, et les aident un peu à prendre conscience de ce qui se fait à l'UniGE

Analyse préliminaire

Résultats en date du 4juin, analyse du 5 Juin 08, (% arrondis avec 2 chiffres significatifs )

Population

A cette date 38 réponses dont 22 profs PO 4 CO soit 68% des répondants enseignants secondaires : Sexe: 53 % Femmes , 47% Hommes Age : répartition en large courbe avec un max 40-49 (32%)

Lecture des Bio-Review

Ils lisent bien les Bio-Review
  • 85% "la plupart" + "toutes"

Utilité des Bio-Review

Ils voient les Bio-Review comme bien utiles
  • très utiles 89% "Plutôt utiles" + "très utiles"

Utiles pour quoi ?

Ils voient les Bio-Review comme presque plus utiles pour leur curiosité que pour leur job
  • Surtout utiles pour ma curiosité personnelle (item 1) 14 37%
  • (item 2) 11 29.%
  • (item 3) 12 32%
  • Surtout utiles pour l'enseignement (item 4) 1 2.6%

Pour mettre en perspective l'évolution de la discipline ?

Ils perçoivent que les Bio-Review les aident pour mettre en perspective l'évolution de la biologie

Les Bio-Review : une formation continue ?

Ils voient les Bio-Review comme une formation continue
  • Plutôt d'accord + Tout à fait d'accord 92 %

Utilisées en cours ?

Ils utilisent parfois les Bio-Review pour leurs cours
  • rarement 13 % parfois 58 % souvent 7.9%

Exploitation des Bio-review en classe ?

Les Bio-Review sont parfois utilisées directement en classe.

Remontent-ils jusqu'à la source des infos ?

Ils lisent peu les articles d'origine.

  • jamais (item 1) 34%
  • (item 2) 15 39%
  • (item 3) 4 11%
  • Au moins 1 article pour la plupart des Bio-Review (item 4) 16 %

Les élèves sont-ils confrontés aux articles d'origine ?

Ils ne donnent les Bio-Review que très rarement aux élèves

Mise en perspective des changements de la discipline ?

Les Bio-Review les aident à mettre en perspective les changements de la biologie

Renforcer les liens UniGE- PO

Ils pensent avoir un peu mieux conscience de ce qui se fait à l'UniGE Grâce aux Bio-Review

Que pensez-vous de l'affirmation : "Les Bio-Review m'ont aidé à prendre conscience de ce qui se fait en biologie à l'UniGe ?"

  • Pas du tout d'accord (1) 2 5.3%
  • Partiellement d'accord (2) 12 32%
  • Plutôt d'accord (3) 20 53%
  • Tout à fait d'accord (4) 4 11%

Longueur/approfondissement des articles adapté ?

Ils ne les trouvent ni trop longs ni trop superficiels.
  • Pas assez approfondi (1) 1 2.63%
  • (2) 16 42.11%
  • (3) 21 55.26%
  • Trop long (4) 0 0.00%

Quelques commentaires

  • C'est à la fois utile pour l'enseignement (documents repris en classe, ...) ET pour la curiosité personnelle

  • Les Bio-Reviews ont souvent été à la base d'idées pour des questions d'examens...
  • Bio-Review : pour engendrer une discussion avant les notions théoriques ou pour illustrer certains concepts. Dans tous les cas elles nous donnent un état des lieux de la recherche actuelle.
  • TRès utiles pour ma curiosité perso et parfois directement intégrables pour l'enseignement
  • Cela dépend fondamentalement des sujets proposés car certains ne sont pas directement accessibles surtout aux DF
  • La curiosite oui, mais on est aussi etonne combien nous echappe concernant des connaissances nouveaux. J'ai beaucoup appris par les bio-Reviews, comme un enfant qui apprend tout les jours
  • les liens: très bien !

    L'analyse en pdf disponible ici.
Ce sont des éléments qui seront pris en compte, je le pense, pour la reconduction de cette publication électronique... Mais toutes vos idées et suggestions sont bienvenues !

jeudi 5 juin 2008

Brèves; pour égayer les corrections et les examens

Quelques brèves pour égayer les corrections et les examens


Le mécanisme d'action de l'aluminium comme adjuvant de vaccin élucidé

Les adjuvants rendent les vaccins plus efficaces : on voit qu'ils activent le système immunitaire plus, mais on ne savait pas comment ... L'aluminium active en fait l'inflammasome via un récepteur Nalp3 et des interleukines.
Vaccine Booster's Secret Revealed By Martin Enserink ScienceNOW Daily News 21 May 2008



Une femme séquencée !
Après plusieurs hommes, une femme a permsi que son ADN soit séquencé Marjolein Kriek clinical geneticist


L'inhalation d'Ocytocine suffirait à recréer la confiance
Thomas Baumgartner, et Al. Oxytocin Shapes the Neural Circuitry of Trust and Trust Adaptation in Humans Neuron, Vol 58, 639-650, 22 May 2008
On avait déjà -en suisse, l'équipe de Ernst Fehr - mis en évidence que l'inhalation d'ocytocine augmente la confiance ( news @ Nature ). Mais des travaux récents montrent qu'elle permet de la regagner ! Et de mettre en évidence par IRMf les aires impliquées (notamment l'amygdale Amy et le cortex cingulaire (ACC) qui gèrent l'émotion de la peur)


la grenouille qui griffe !
Après s 'être fait griffer plusieurs fois par des grenouilles au Cameroun, David Blackburn a décidé de tirer au clair la question et a disséqué ces animaux : elles ont des griffes sous la peau, qu'elles sortent en perforant la peau lorsqu'elles doivent se défendre ! Ensuite la peau se reforme. Cet armement bizarre n'a été retrouvé que chez 12 espèces de la famille des Arthroleptidae
L'article dans biology Letters | Intranet.pdf


La mutation qui rend les humains quadrupèdes ?



En 2006 on a repéré une famille en Turkie dont plusieurs adultes marchent à 4 pattes. Ils marchent comme les ours, sur les poignets et les jambes tendues et les fesses en l'air.
Ils souffrent aussi de retard mental et de problèmes d'équilibre. On en a depuis trouvé quelques autre familles dont une au Brésil et une en Irak.
Alors que certains parlaient déjà "du gène de la marche debout", on a identitié le gène impliqué, VLDLR cause des problèmes de développement de l'encéphale, notamment du cervelet. Et donc des problèmes de développement empêchant l'acquisition de la marche debout
News @Nature



Prolune est à l'heure !!!


Une horloge dans la peau http://www.expasy.org/prolune/dossiers/prolune024.shtml Depuis près de trente ans, le geste est le même. Au printemps, nous avançons nos cadrans d'une heure puis nous les retardons d'autant à l'automne. Instaurée pour réduire les besoins en éclairage, l'heure d'été est aujourd'hui controversée pour diverses raisons. En particulier, ce léger décalage horaire n'est pas anodin pour notre organisme. Plusieurs jours lui sont souvent nécessaires pour s'adapter au nouveau rythme. Pourquoi ? Les activités de notre organisme telles que dormir ou manger suivent la cadence d'une horloge interne, celle de notre horloge biologique, dont les rouages complexes obéissent à de nombreuses protéines. [PDF]
On découvre tout récemment comment les repas aident à synchroniser l'horloge dans l'hypothalamus
Dans la région de l'hypothalamus appelée dorsomedial hypothalamic nucleus (DMH) un gène Bmal1 semble nécessaire pour que les repas synchronisent l'horloge.

mercredi 4 juin 2008

Bio-reviews votre avis quand même !

Vous lisez ces Bio-Review !

Votre avis nous intéresse !

Si vous ne l'avez pas fait, merci de prendre quelques minutes pour remplir le petit questionnaire (anonyme) : cliquer ici
Cela permettra de connaître les avis de tous ceux qui les lisent