mercredi 24 mai 2017

Non,...le catastrophisme ne sauvera pas la planète

Partager les optimismes que les nouvelles déprimantes sur l'environnement est plus efficace …

http://i1.wp.com/www.oceanoptimism.org/wp-content/uploads/2014/08/Screen-Shot-2017-04-24-at-16.02.04.jpg?w=600Fig 1: Doom and Gloom won't savee the world  [img]. Source : ocean-optimism

Le meilleur moyen d'encourager la protection de la nature n'est pas d'allonger la liste des drames et catastrophes écologiques en cours ou à venir mais de partager les "success stories" dit Nancy Knowlton dans Nature ici. Sans nier ce qui se passe d'inquiétant, ni tomber dans le déni bien sûr, et encore moins rejoindre les climato-sceptiques, elle montre que c'est simplement plus efficace pour protéger les écosystpmes de mettre en évidence les interventions réussies, les cas où la protection a été efficace. Elle montre comment la discussion des cas de protection réussies ont eu plus d'effet que l'approche classique dans ses cours d'écologie marine qu'elle résume à une oraison funèbre bien étayée pour la mer...
Once upon a time, a career as a marine biologist conjured images of days spent diving amid beautiful sea creatures. These days, it can often feel like being an undertaker for the oceans. Nancy Knowlton (Sant Chair for Marine Science at the Smithsonian's National Museum of Natural History and co-host of the Earth Optimism Summit in Washington DC.) (Les membres Expériment@l-Tremplins peuvent obtenir ces articles…)

"Doom and gloom" : la sinistrose ne sauvera pas le monde.

http://i0.wp.com/www.oceanoptimism.org/wp-content/uploads/2014/08/box5.png?w=600Fig 2: Pourquoi est-il si difficile de parler des histoires de succès  [img]. Source :Source : ocean-optimism
Alors que les médias nous inondent de mauvaises nouvelles et que beaucoup d'enseignants s'impliquent pour l'environnement en rendant les élèves attentifs aux effets délétères sur l'environnement et le climat de l'action humaine, il est bien difficile de trouver un seul exemple de réussite dans la préservation ou la récupération d'un monde que nous serions heureux de léguer à nos descendants.

Culpabiliser est contre-productif

Pourtant ces exemples existent et il serait plus efficace de les mettre en évidence que d'allonger la liste culpabilisante assénée aux élèves. La romancière Ana Gavalda illustre de manière très colorée  ce que les jeunes pourraient ressentir :
"…à qui l'on a répété depuis qu'il est en âge de jeter ses papiers de bonbons à la poubelle que la nature souffre par sa faute, que les forêts disparaissent dans l'huile de palme de ses petits pains au chocolat, que la banquise fond quand sa maman démarre le moteur de leur voiture, que les animaux sauvages sont tous en train de crever et que s'il ne referme pas le robinet à chaque fois qu'il se brosse les dents, eh bien, tout ça sera en partie à cause de lui. […] un élève curieux et conciliant que ses manuels d'histoire ont fini par décourager d'être né blanc, cupide, colonisateur, lâche, délateur et complice tandis que ceux de géographie ne cessaient - année après année - de lui rabâcher les chiffres alarmants de la surpopulation mondiale, de l'industrialisation, de la désertification, de la pénurie d'air, d'eau, d'énergies fossiles et de terres arables."
Gavalda, Ana (2014). La vie en mieux, Le dilettante, p. 167-168

Des exemples positifs existent

Pourtant ces exemples existent ! S'ils sont difficile à trouver c'est que pour les médias - dans notre monde angoissé - les mauvaises nouvelles font plus d'audimat ou de buzz que les bonnes. "Bad news is good news ; Good news is bad news !".



Pourtant des sites existent et des fils Twitter #OceanOptimism #EarthOptimism proposent de nombreux exemples de succès !
Nancy Knowlton dans son article d'opinion publié par Nature donne un exemple de succès méconnu : la récupération des plantes aquatiques dans la Tampa Bay, en Floride à ses niveaux des années 1950 : un succès obtenu en réduisant les influx d'eaux usées riches en engrais. D'autres exemples comme la remontée des stocks d'un mollusque comestible (Concholepas concholepas ), un poulpe de Madagascar, et des poissons des philippines qui vont mieux grâce à l'établissement de pêcheries de taille réduite, à gestion locale et durable.
Cumulative impact change 2008-2013 (1)
Par exemple Torgovnick May, Kate (2016)
montre que 13% des océans ont vu une diminution de l'impact humain entre 2008 et 2013. (
ici (Les membres Expériment@l-Tremplins peuvent obtenir ces articles…) ), et que la couverture des glaces augmente aussi par endroits.
Les glaces augmentent aussi par endroits Fig 3:  [img]. Source :Torgovnick May, Kate (2016)

Nancy Knowlton
souligne combien d'étudiants ont été dynamisés par ce message d'optimisme, alors qu'ils avaient failli quitter leurs études parce que les cours étaient démoralisant

Elle insiste qu'il ne s'agit pas de nier ou même minimiser le blanchissement catastrophisme de la grande barrière de corail : les problèmes subsistent et sont énormes, décourageants, même !

Elle conclut en disant qu'il faut donc aussi mettre en valeur les réussites : les espèces sauvées de l'extinction, les environnements terrestres  protégés ou revitalisés, et la prise en compte de la durabilité dans les décisions des grandes entreprises. Sans cacher les difficultés et limites de ces cas, elle défend l'idée qu'il est important d'en analyser en détail les étapes et les pièges pour construire d'autres succès et améliorer ces processus.

http://i2.wp.com/www.oceanoptimism.org/wp-content/uploads/2014/08/Screen-Shot-2017-04-24-at-16.02.01.jpg?w=600
Fig 4: Les progrès présentés à un sommet sur la protection de la nature  [img]. Source : Source : ocean-optimism

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Fig 5 : Quatre manières d'inciter les gens à se soucier des océans  [img]. Source : Source : ocean-optimism


Fig 6 : 5 Raisons d'optimisme pour les océans  [img]. Source : Source : ocean-optimism

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Fig 7: Carbo Pulmo :  de l'optimisme pour les coraux  [img]. Source :Source : ocean-optimism

Faut-il traiter ces questions controversées : "j'enseigne la science, pas la politique " 

Clairement la loi oblige à traiter ces questions d'environnement : Bien plus la LIP article 10E  oblige à "rendre chaque élève progressivement conscient de son appartenance au monde qui l'entoure,  en éveillant en lui […] l'attachement aux objectifs du développement durable;" 
On peut percevoir cette injonction comme une tension entre a) une forme de militance (éveiller l'adhésion à des valeurs) et b) développer des compétences scientifiques - apprendre à valider les connaissances par un processus partant de données discutées et mises en perspective  - et qui tente d'être aussi objectif que possible* .

Si on doit convaincre,... comment être efficace  ? La recherche en psychologie sociale montre que quand on est perçu comme cherchant à convaincre, l'interlocuteur met en place des mécanismes de protection, et on est moins efficace ! (Pratkanis, A. R., & Aronson, E. (1992).  Si on se lance dans la persuasion l'article de Knowlton suggère que l'approche la plus fréquente - peindre le diable sur la muraille - n'est peut-être pas la plus efficace.

Les votations de ce week-end qui engagent la Suisse hors du nucléaire produiront-elles une de ces bonnes nouvelles ? 
On pourrait citer le protocole de Kyoto qui a eu comme effet que le "trou d'ozone" se comble et ... que les médias n'en parlent plus !
J'ai quand même trouvé 
Hand, E. (2016) dans science. (Les membres Expériment@l-Tremplins peuvent obtenir ces articles…)
* Bien sûr qu'il y a militance dans les lobbys de l'industrie (qu'il ne faut pas confondre avec la recherche académique), autant que chez les militants écologistes, et bien sûr que  la réalité des pratiques de certains scientifiques - ils sont humains - est aussi teintés de  militance... 

Il faut distinguer les pratiques effectives et ce qu'on vise dans l'enseignement des sciences : développement de la pensés scientifique (idéalisée) comme un outil qui permet de comprendre le monde, de l'expliquer, de prédire et contribuer aux décisions.
Constater que les scientifiques sont imparfaits ne justifie pas de laisser nos élèves sans cette compétence fondamentale dans un monde où les "faits alternatifs" semblent avoir autant de poids que les recherches rigoureuses et bien discutées. 

Sources :


lundi 15 mai 2017

La vérité en sciences et les limites des modèles  ?

Alors que les médias voient souvent la science comme produisant des vérités, soit pour cautionner leur opinion ( "c'est scientifiquement prouvé que ...") soit pour y opposer une contre-vérité.

Sur le plan pédagogique cela soulève une question de crédibilité : si les progrès de la science font évoluer les "vérités" qui avaient été enseignées aux parents, les élève pourraient dire "vous avez enseigné des c..ries à mes parents, pourquoi je vous croirais ? ".

Si on développe un discours qui montre combien la science produit des savoirs nuancés et à l'incertitude délimitée on risque d'avoir la réaction "Votre science c'est pas très sûre et je ne vais pas l'apprendre : revenez quand vous saurez pour de bon ! Je vais plutôt croire  ceux qui sont bien surs de leurs vérités (religions, partis d’extrême droite, militants, etc  "

Il n'y a guère de possibilité que de travailler en termes de modèles pertinents pour certains problèmes, qui ont un domaine de validité limité, mais qui sont puissants dans ce domaine. Le modèle de Mendel est puissant pour prédire quels proches sont concernés par les résultats d'un test génétique sur BRCA1 par exemple, mais on est en dehors de son domaine de validité si on s'y réfère pour parler des effets de gènes de susceptibilité à une maladie ou de particularités cognitives en termes déterminés ( le "gène de l'intelligence" ou "d'Alzheimer" .  L’enseignement doit donc viser à faire évoluer les modèles naifs mais surtout à rendre les élèves capables de déterminer l'adéquation d'un modèle à un problème ; savoir exploiter la puissance explicative du modèle dans son domaine de validité, mais savoir reconnaitre  ses limites  ! 

Deux projets

Deux Groupes d'étudiants ont tenté d'explorer ces questions délicates sur le plan théorique puis ont implémenté en classe des améliorations visant des effets éducatifs, ont mesuré ces effets, les ont analysé  et vous présenterons leur réflexion.
Ils attendent aussi d'être confrontés par des idées que vous apporterez pour approfondir leur réflexion sur ces questions : 

A) La vérité en classe de sciences : entre nécessité éducative et incompatibilité avec la nature de la science, comment concilier la nécessaire clarté en vue de l'évaluation avec une science en progrès constant, faite de modèles  à l'incertitude délimitée et fondée sur le rejet de l'argument d'autorité ? 

B ) Comment mesurer - afin de guider - durant l'activité et l'apprentissage, les changements de modèles (explicatifs et descriptifs) que les élèves emploient ?

Ce sont les questions  que les étudiants de 2ème année de Didactique de la biologie ont approfondie durant l'année à ce séminaire de recherche. Ils partageront leur recherche dans la littérature scientifique, la manière dont ils l'ont soigneusement mis en oeuvre en classe, mesuré les effets et leur analyse:

Colloque du séminaire de recherche en didactique de la biologie  :

17 mai à Pavillon mail 1330 - 17h  Salle PM 11

 
Programme et détails dans le site du Colloque : 17 mai
Vous êtes bienvenus :  Ouvert à tous Repérer Pavillon mail  sur la carte.

Ressources libres dans l'enseignement jeudi 11 mai

Opensource toi-même !

Alors que le DIP s'affranchit des grands éditeurs en allant vers le logiciel libre, une journée consacrée aux ressource libres et proposée a tous
Vous pouvez, par exemple, juste venir voir le stand TECFA dans le hall de Uni Mail (démo d'objets pédagogiques / découpe laser / imprimante 3D).
Pas besoin de s'inscrire pour cela.


une demi-journée de conférences, ateliers, bar camps et stands. Cette année (jeudi prochain, 11 mai) les rendez-vous de l'enseignement porteront sur les ressources libres dans l'enseignement universitaire (ou Open Educational Resources en Anglais).

Programme UniGE:   http://www.unige.ch/rdvens
Stand MALTT/TECFA: http://tecfaetu.unige.ch/stic3-4/rdvens-2017/

Cet événement est gratuit et ouvert à tous (avec un priorité pour les enseignants et membres de l'UNIGE, enfin il y a peu de risque qu'il manque de places. D'où ce mail: Vous pouvez non seulement venir, mais également parler autour de vous et encourager des gens pour y aller. Il n'est pas "obligatoire" d'assister à tout le programme. Vous pouvez, par exemple, juste venir voir notre stand dans le hall de Uni Mail (démo d'objets pédagogiques / découpe laser / imprimante 3D). Pas besoin de s'inscrire pour cela.

Highlights:
* 12h30: Conférence d'ouverture  -  Adopting more Open Practices for Learning, Teaching and Research - Prof. Grainne Conole, Dublin City University
* 18h30: Conférence de clôture -  A Sustainable Digital Age -  Rufus Pollock, Open Knowledge Foundation
* 19:30  Apéro

* De 12h00 à 20h00: Stand "Design et fabrication numérique dans l'éducation" (animé par les étudiants de TECFA  STIC III/IV).

Liens stand de design et fabrication numérique

* http://tecfaetu.unige.ch/stic3-4/rdvens-2017/
* https://edutechwiki.unige.ch/fr/EduTech_Wiki:Livres/Découpe_laser
* https://edutechwiki.unige.ch/fr/STIC:STIC_III_(2016)/Projets
* https://edutechwiki.unige.ch/fr/STIC:STIC_IV_(2015)/Productions_finales

Si tout va bien (livraison à temps) on présentera aussi notre premier "livre" Pediapress co-produit avec nos étudiant(e)s.


PS: Il y a  aussi le http://opengenevahackathons.org/ qui a lieu les jours suivants sur tout le territoire.

MA THESE EN 180'' : Venez encourager nos 3 finalistes UNIGE et voter pour le prix du public


Enseigner, fasciner, orienter... quelle pédagogie ?

Simplifier une question scientifique sans la dénaturer (didactique), intéresser les élèves à la science (motivation), encourager les choix d'études vers les sciences (orientation) sont des enjeux que chaque enseignant affronte quotidiennement dans l'organisation d’activités (pédagogie). L'équilibre qu'on donne a chacun de ces aspects diffère probablement entre enseignants et selon le contexte. Pour certains un enseignant est un acteur qui doit fasciner son public, pour d'autres il est metteur en scène de situations dans lesquels les modèles naïfs des élèves seront confrontés et pourront construire une compréhension approfondie de phénomènes scientifiques. Cette tension est discutée notamment par  Zakhartchouk, J.-M. (2004). Un cours n’est pas une œuvre d’art.
Au-delà de susciter l'intérêt du public ces chercheurs réussiront-ils à développer une compréhension approfondie et susciter des vocations ... dans ce concours se tient à Genève cette année.

Un doctorant de l'équipe de didactique de la biologie à l'IUFE,  Florian Stern, a gagné le second prix à la finale genevoise.

Sa présentation vidéo est disponible Ici sur mediaserver

Finale suisse du concours MA THESE EN 180'' : Venez encourager nos 3 finalistes UNIGE et voter pour le prix du public


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L’Université de Genève, en coopération avec la CUSO, est heureuse d’accueillir la 2ème édition de la
FINALE SUISSE DU CONCOURS  :  MA THESE EN 180 SECONDES
 Qui se déroulera le   Jeudi 18 mai 2017, à 18h30  à Uni Dufour
A cette occasion, 15 doctorant-e-s en provenance de l’EPFL, l’UNIL, l’UNINE, l’UNIFR et, bien sûr, de l’UNIGE auront 180 secondes - et pas une de plus – pour présenter leur sujet de thèse en termes simples.
Leur objectif : réaliser un exposé clair et concis de leur travail de recherche, dans le but de convaincre le jury et le public venus assister à l’événement.
A l’issue de cette soirée, les lauréat-e-s des deux premiers prix du jury se verront qualifié-e-s pour la finale internationale, qui se déroulera le 28 septembre à Liège (Belgique).
NOUS VOUS ATTENDONS NOMBREUX ET NOMBREUSES POUR ASSISTEZ AUX PRÉSENTATIONS ET SOUTENIR LES CANDIDAT-E-S. VOUS AUREZ ÉGALEMENT LA POSSIBILITÉ DE VOTER POUR VOTRE FAVORI-TE, QUI SE VERRA PEUT-ÊTRE ATTRIBUER LE PRIX DU PUBLIC.
La prestation des candidat-e-s sera enregistrée par les caméras de la RTS, en vue de réalisation d’une production télévisuelle ! C’est donc aussi l’opportunité de découvrir les coulisses de la production d’une émission TV.
La soirée se terminera dans le hall par un moment convivial autour d’un apéritif dînatoire aux saveurs de l’Italie.
Entrée gratuite, mais inscription obligatoire à l’événement sur : www.mt180.ch/finale-suisse-2017
Visualisez les présentations vidéos de Sarah Olivier, Florian Stern et Mannekomba Diagbouga, les 3 candidat-e-s UNIGE, lors de la finale locale qui s’est déroulée le 28 mars dernier.
Suivez l’événement sur Twitter et sur Facebook #mt180
Envie de montrer votre soutien aux candidat-e-s UNIGE durant la soirée ? Pourquoi ne pas revêtir un T-Shirt ou un hoodie aux couleurs de l’Université ! Disponibles sur la Boutique UNIGE.

Sources